Kayak gonflable sur la Salmon river (USA, Idaho) Juin 2017

Jour 1 dimanche  11 juin 2017

C’est parti direction la « Salmon river » dans l’Idaho, le Nord-Ouest américain. Mon train doit partir à 5H34… ça commence fort, il y a un colis non identifié, la police intervient et on part finalement à 6H53, et j’arrive à Paris à 7H50 pour un départ à 10H10 (heureusement que j’avais une petite marge de manœuvre).

Embarquement à l’heure, on vole jusqu’à Seattle (11 heures de vol) et j’arrive à 11 heures du matin toujours le dimanche, car il y a 8 heures de moins avec le décalage horaire. Le  vol pour Boise  part  à 14H55, j’arrive à 17H30. Je récupère ma valise et je vais à mon hôtel à pied (300 m), c’est le Best Western Airport Boise.

Un petit dîner avec une salade composée « chicken salad » et je me couche à 21H… bien sûr je suis réveillé à 3 heures du matin.

 

Jour 2 lundi 12 juin 2017

Impossible de dormir depuis 3 heures du matin, je suis donc levé à 6 heures. Je récupère ma voiture à l’agence de location et je prends la direction de la ville de Mccall, distance environ 100 miles (160 km).  C’est une voiture automatique, donc on se sert uniquement du pied droit. C’est d’abord l’autoroute A84, puis la route 55 qui monte tout le temps très régulièrement, Mccall se situe à  1 528 mètres d’altitude. On longe la rivière « Payette » incroyable rivière toute blanche, combinaison entre la pente raide, les rochers, le volume d’eau et l’étroitesse du lit de la rivière.

 

 

 

 

J’arrive à l’hôtel à Mccall vers 11 heures, je peux quand même prendre ma chambre. Mccall est entourée de forêts et de montagnes au pied d’un lac gigantesque (je donne la précision sur le lac gigantesque, je ne le fais plus par la suite, partez du principe que tout est gigantesque aux USA), le lac « Payette ».

Je vais à pied dans le centre, je mange une « chicken salad » et je reviens à l’hôtel vers 15H30 après une petite balade. Ensuite, je tue le temps devant la télévision CNN en essayant de ne pas dormir.

20H enfin le briefing, notre guide chef, Peter, nous donne deux sacs étanches : 1 gros sac vert qu’on récupérera seulement le soir, et 1 petit sac rouge qu’on attache avec nous sur le rafting (dans le petit sac rouge, il conseille lunettes, crème solaire, casquette, vêtements secs si c’est nécessaire) si on tombe à la flotte quoi…

Programme prévu le lendemain : lever à 6 heures, pour un départ prévu à 7 heures du petit avion qui doit nous emmener au point de départ du rafting.

 

Jour 3 mardi 13 juin 2017

Je suis réveillé depuis 4 heures… (Pas mal j’ai gagné une heure par rapport à la veille).

6 heures, le téléphone de ma chambre sonne, la réception m’explique  que je peux continuer à dormir… pas la peine de se presser, il y a une tempête de neige sur une zone que nous devons survoler, l’avion ne décolle pas pour le moment. 10 heures, les guides viennent nous chercher et nous visitons le petit aéroport de Mccall, qui est en fait une base d’entrainement pour les soldats du feu (les avions canadair se ravitaillent dans le lac) et les parachutistes du feu interviennent dans les zones inaccessibles par véhicules. Nous retournons déjeuner sur Mccall, enfin la météo s’améliore, décollage prévu pour 14 heures… et nous décollons à l’heure. Après une heure de vol sans encombre, nous atterrissons à Salmon après avoir survolé les blanches montagnes de 10 052 pieds (1 pied = 30.48 cm) donc ici 3 063 mètres.

 

On récupère nos sacs étanches, on les charge dans un minibus, puis on longe la Salmon river jusqu’à Corn Creek. C’est une route de montagne, il faut parfois s’arrêter et déplacer les blocs de pierre qui empêchent la progression de notre minibus… On sent le parfum de l’aventure et la civilisation qui laisse place à la nature.

 

On arrive enfin à Corn Creek à 17 heures… il est trop tard pour commencer la descente. On fait la connaissance de nos trois autres guides (trois filles : Sarah, Bridie et Rose), en tout il y a donc dans notre groupe 4 aventuriers (Scott et Christine, Toni et moi) et 4 guides. Ils nous apprennent à monter nos tentes (c’est facile pour moi car c’est le même modèle que nous avons utilisé avec mon frère pour faire le GR20 l’année précédente). On mange et puis dodo.

 

 

 

 

Jour 4 mercredi 14 juin 2017 (il a fait beau toute la journée)

Enfin c’est parti… nous avons 1 dorie avec le chef Peter et 2 personnes, un rafting avec  1 guide Rose et 2 personnes et un deuxième rafting avec 2 guides qui transportent tout le matériel.

Le midi on s’arrête au point UPPER LANTZ BAR CAMPSITE (10.6 miles parcourus depuis le départ ce matin) pour manger et la rapidité avec laquelle nos guides préparent l’apéritif et le repas est stupéfiante. Le midi on mange toujours froid.

Je suis autorisé à prendre un kayak gonflable sur une partie de la rivière qui comporte des difficultés progressives. Assez vite je me retourne, car les vagues viennent de partout, je tombe à l’eau mais garde ma pagaie à la main et je réussis à accrocher mon kayak qui est retourné. Tout en descendant le courant je retourne mon bateau, remets la pagaie dedans, remonte dans le bateau et les rattrape, ensuite tout va bien, je lis mieux la rivière. On fait 9 miles et on s’arrête à UPPER COREY (19.6 miles) sans aucun autre incident.

(Peter dira plus tard qu’il était inquiet, car il n’a jamais de demande pour naviguer seul, et la rivière est forte, mais paradoxalement ma chute, le fait que je garde ma pagaie, que j’arrive à retourner mon kayak seul, à remonter dedans et à repartir l’ont pleinement rassuré)

 

On attache tous les bateaux. On monte nos tentes, et on part faire un petit trekking d’1H30 pour avoir un point de vue sur notre campement et la rivière.

Le soir, repas mexicain, on mange des burritos préparés par Peter (le guide en chef).

A 10 heures tout le monde est au lit avec la nuit qui tombe, c’est difficile de s’endormir avec le bruit très fort de la rivière. Je suis réveillé à 5 heures avec le jour par les oiseaux qui chantent.

 

 

 

 

Jour 5 jeudi 15 juin 2017 ( il a plu toute la journée)

 

Pas de kayak aujourd’hui, le niveau d’eau est trop haut et les difficultés trop importantes. Je monte donc sur le rafting, on s’arrête très peu de temps après notre départ au point 22.3 miles, on fait une toute petite ascension de 50 mètres et on prend un bain dans une source chaude naturelle, alors qu’il pleut… un délice.

L’après-midi, il faut s’accrocher, car on passe des rapides avec des vagues plus hautes  que les raftings… Les autres rafts sont justes devant nous et on ne les voit plus…

Le soir on s’arrête à RHETT CREEK CAMPSITE (46.6 miles).Il pleut toujours, on monte la grande bâche pour pouvoir manger assis et abrités avec les rames du dorie et des rafts.

 

 

                   

     

L’eau fraiche en permanence             Mains  propres et cuisine équipée

 

Jour 6 vendredi 16 juin 2017 (Nuageux et pluie en fin de journée)

La journée commence super bien, j’ouvre ma toile de tente et là devant mois à 3 ou 4 mètres je vois… une biche et ses deux petits, je m’immobilise de longues secondes pour jouir du spectacle, au bout de quelques instants, ils disparaissent tout tranquillement dans le bosquet tout proche. MAGIC, MAGNIFAÏKE… comme dirait Cristina.

On est reparti, aujourd’hui c’est kayak toute la journée pour moi.

Sur la rivière, les vagues deviennent gigantesques, et elles viennent de tous les côtés, du coup c’est très compliqué de les prendre toutes de face ce qui est le principe du kayak gonflable pour ne pas se retourner. Plus loin, la rivière South Fork rejoint la rivière Salmon et sur la gigantesque vague de la jonction, je me retourne.

Quelques secondes sous l’eau, j’émerge, je n’ai pas lâché la pagaie, mon kayak est déjà trop loin emporté sur le bras droit de la rivière, et j’aperçois Rose, une des guides, déjà trop loin mais je crois qu’elle a vu que j’étais à l’eau. Moi je suis emporté dans le bras gauche de la rivière, inutile de résister, je me mets en position de sécurité sur le dos, les pieds en avant. Le courant se calme un peu et m’amène tellement près de la berge gauche, à quelques mètres, que je décide de la rejoindre à la nage. Un premier effort, ouf ça y est j’ai pied, je suis dans l’eau jusqu’à la taille contre une falaise, mais bien visible et stable, je regarde autour de moi tranquillement.

 

J’observe la rivière. Juste devant moi il y a une partie où le courant est très fort et où je n’ai pas pied. Ensuite un tout petit passage avec très peu d’eau, puis de nouveau un  passage avec courant fort et de l’eau jusqu’à la taille et plus loin il y a une petite île. Je pense vraiment que Rose m’a vu tomber et surtout dans quelle direction je partais, comme il y a cette petite île, les autres devraient pouvoir accoster et revenir me chercher.

Je décide donc d’attendre.

Au bout d’un moment… enfin je vois Peter, qui arrive au bout de l’île, puis qui traverse avec difficulté la zone avec courant, puis arrive sur la zone avec peu d’eau. Il reste donc cette zone à très fort courant qui nous sépare… Il n’y a pas deux solutions, il faut que je réussisse à la traverser. Je remonte le long de la berge de mon côté en longeant la falaise aussi loin que je le peux, car je sais que quand je nagerai pour traverser, ce courant va m’emporter et je vais en fait me déplacer en diagonale.

Je me jette à l’eau et je nage de toutes mes forces avec la pagaie, ce qui me donne beaucoup plus de puissance, mais c’est épuisant… Je dépasse Peter, qui me lance la corde au bon moment, je l’attrape, l’enroule autour de mon poignet et le laisse faire, cela ne me servirait à rien de nager je suis déjà en aval de lui, je perdrais des forces sans pouvoir remonter le courant, je me mets en position de sécurité sur le dos pieds en avant pour flotter le plus possible et qu’il puisse me ramener à lui.

Ouf ça y est, nous sommes ensemble dans le petit bras d’eau avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Il reste maintenant à passer la zone avec le fort courant avec une hauteur d’eau jusqu’à la taille. Avec Peter nous nous mettons face à face, nous attrapons chacun le gilet de sauvetage de l’autre et nous progressons très lentement dans le courant  (chacun à notre tour nous déplaçons une jambe).

Ainsi nous avons toujours trois appuis stables et nous ne sommes pas déséquilibrés par la force du courant. Nous arrivons sur l’île et nous regagnons les rafts. Et là, en face de nous sur un arbre, on aperçoit un aigle qui a dû observer la scène…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je remonte sur le raft n°1, le raft n°2 a bien récupéré mon kayak et c’est reparti. Plus loin, on aperçoit coup sur coup 2 ours.

 

Encore 2 ou 3 miles et on s’arrête à Indian Creek (62.2 miles). Il est assez tôt et on fait un trekking de 3 heures (2 heures aller à cause du dénivelé, et 1 heure retour) pour aller à un ranch tenu par un cowboy qui vit seul ici. Il voit des êtres humains environ 3 fois par an. Il élève des chevaux et les vend une seule fois par an dans une ville à 4 heures de marche… pour le reste, ce sont les visites impromptues comme la nôtre….

 

 

 

 

 

 

Jour 7 samedi 17 juin 2017 (c’est la canicule aujourd’hui)

Et voilà nous sommes repartis, moi toujours sur mon kayak, on s’arrête à Polly Merris Ranch  (66.2 miles). C’est le ranch d’une Chinoise qui avait installé ici un restaurant le long de la rivière, où passaient les chercheurs d’or. Puis on repart et on s’arrête à Middle Sheep Creek (74.8 miles) pour le campement du soir.

 

Jour 8 dimanche 18 juin 2017 (temps ensoleillé)

C’est notre dernière journée sur la rivière, on navigue sans problème jusqu’à Spring Bar and Boat Ramp (99.2 miles) et on débarque.

On quitte nos combinaisons néoprène, on s’habille et on monte dans le minibus direction Mccall. Je trouve un peu de réseau et j’envoie un petit texto, pour dire que tout va bien. Depuis notre départ, pas une seule fois nous n’avons pu capter du réseau compte tenu à la fois des montagnes et de l’absence totale de population.

Je récupère ma voiture de location direction Boise, et je trace. Je rends la voiture sans encombre, je retourne au même hôtel  déjà réservé,  et au même restaurant manger la même salade « Chicken salad » que le premier soir le dimanche 11 juin 2017.

 

Jour 9 lundi 19 juin 2017 (temps nuageux)

Lever à 6H30, mon vol est à 10H44 pour Seattle. Au dernier moment il est annulé…. je prends donc un avion pour Minneapolis. J’arrive à Minneapolis à 14H15, puis je reprends l’avion pour Paris à 16H18 heure locale.

A Paris tôt le mardi matin 20 juin,  je récupère ma valise sans encombre, je change mon billet de train puisque j’arrive plus tard à cause de l’annulation du vol de Seattle. Je survis à un nouveau temps d’attente. Je prends le train direction Lille, puis le métro pour rentrer à la maison ce qui met un point final au périple de la « Salmon river »